Spectacle

Spectacle

Cher public ébloui, nous levons le rideau
Sur le grand vaudeville des quatre zanimaux.
Les musiciens venus de la ville de Brême
Ont garni leur panier de chansons et poèmes.

Le chien, le chat, le coq, l’âne aux sabots lustrés
Vous emmènent, sur scène, dans la sombre forêt.
Le chat aux yeux perçants joue le chaperon rouge.
Il erre dans le bois, craignant qu’ombre ne bouge.

Le chien, grimé en loup, fait son apparition,
Et le public le hue, rôle ingrat du félon.
Le coq est narrateur, Jacob Grimm ou Perrault,
Mais son timbre rappelle Bossuet, l’Aigle de Meaux.

Mère-Grand, vous avez de bien grandes oreilles.
Evidemment, c’est l’âne qui joue la bonne vieille.
Chien-Loup bondit, Grand-Mère, il va vous dévorer.
Eteignons les lumières, violence censurée.

Que va-t-il se passer ? N’ayez crainte, public,
Car dans notre version, pas de fin dramatique.
La viande du vieil âne n’étant pas comestible,
Celle du chat non plus, rien n’arrive d’horrible.

L’ami chien prend sa pause, biscuits, pâtée de diète.
Puis, la troupe vous offre un final de claquettes.
Le grand rideau s’abaisse, les acteurs se retirent,
Pendant que le coq fuit les poules en délire.