Atelier d'écriture, mercredi 25.11.2009. "Testez un style particulier : le théâtre. Essayez d'en faire un texte, avec quelques didascalies si vous voulez mais sans description comme dans les romans."Un sac pas comme les autres
Personnages : Jean, le serveur
Sophie
Jérôme, le voleur
Sophie est assise à une table sur la terrasse d’un café. Quelques autres tables, toutes prises, constituent la terrasse. Jérôme, un jeune homme d’allure simple, s’approche, cherche une place, puis se dirige vers Sophie. Jérôme : Bonjour ! Puis-je m’asseoir à votre table ? Il n’y a plus de place libre ailleurs.
Sophie : Oui, faites seulement
(se replonge dans sa lecture)Jean, le serveur, vient à la tableJean : Monsieur ?
Jérôme : une bière s’il vous plaît
Jérôme observe Sophie, d’abord à la dérobé, puis comme celle-ci reste plongée dans sa lecture en l’ignorant, son regard se fait moins discret.
Le serveur revient avec la bière. Jérôme en boit la moitié.Jérôme : Vous êtes de cette ville ?
Sophie : (sans relever la tête de son livre) Oui.
Jérôme : Excusez-moi, mais je cherche un hôtel pas trop cher depuis ce matin. Soit toutes les chambres sont prises, soit les prix sont exorbitants. Connaîtriez-vous une auberge de jeunesse, ou quelque chose du genre ?
Sophie : Il y a bien une auberge de jeunesse oui, mais à l’autre bout de la ville. Sinon, il y a des chambres d’hôtes… Attendez, je vais vous donner l’adresse de l’Office du tourisme. Ils vous renseigneront.
Elle fouille dans son sac, sort un calepin, un crayon et note.
Jérôme : Je vous remercie. Je commençais à désespérer, je me disais que j’allais passer la nuit dans la rue.
Sophie : (elle déchire la page et la tend au jeune homme) Voilà.
Elle remet le calepin et le crayon dans son sac et le suspend au dossier de sa chaise.
Jérôme : Merci encore !
Sophie se contente de sourire en hochant la tête et replonge dans sa lecture. Le jeune homme termine son verre et se lève discrètement. Il s’en va en emportant le sac de Sophie au passage. Un temps s’écoule, des passants passent, un client s’en va. Sophie range son livre. Au serveur qui passe juste à cet instant :
Sophie : L’addition s’il vous plaît.
Le garçon revient avec l’adition et la tend à Sophie, qui croit prendre son sac.
Sophie : C’est pas vrai ! Ho non !! Le salaud.
Jean : Pardon Madame Sophie ?
Sophie : Le salaud ! Le jeune homme qui était là tout à l’heure, il vient de me voler mon sac !
Jean : Et il n’a pas régler son adition… Ecoutez Madame Sophie, on vous connaît bien ici. Allez à la police. Vous reviendrez nous régler plus tard.
Sophie : Merci Jean. Vous êtes adorable.
Sophie se lève et sort. Les rideaux se ferme.2ème acteLes rideaux s’ouvrent. La terrasse est presque déserte. Sophie arrive et s’assoit. Jean s’approche.
Jean : Bonjour Madame Sophie. Comment allez-vous ? Toujours aucune nouvelle de votre sac ?
Sophie : Non Jean. C’est fini, je n’ai plus l’espoir qu’on le retrouve à présent. Cela fait trois jours. Ça m’embête vous savez…dedans j’avais tous mes…
Jean : (la coupant) Oui, je sais. Ça me révolte ! C’est injuste, cela ne devait pas vous arriver. Pas à vous !
Sophie : C’est gentil Jean. Mais c’est la vie... Si les voleurs se mettaient à agir juste, où irait-on !
(elle rit)Jean : Je vous admire Madame Sophie. Allez, je retourne travailler. A tout à l’heure.
Sophie : A tout à l’heure Jean
Elle sort un livre de son nouveau sac, qu’elle tient à présent sur ses genou, et commence à lire. Arrive alors Jérôme, dans le dos de Sophie. Il tient le sac qu’il lui a volé. Il l’accroche doucement sur le dossier de la chaise de Sophie puis file en silence. Sophie lit encore un moment puis regarde sa montre.
Sophie : Ho non, déjà ! Jean ?
Jean : Oui Madame Sophie ?
Sophie : Je voudrais régler ma note s’il vous plaît.
Jean : J’arrive…. Voilà voilà…Mais…Madame Sophie ?!!
Sophie : Oui Jean ?
Jean : Votre sac !?
Sophie : Oui, je le garde sur mes genoux à présent.
Jean : Non, je veux dire, votre autre sac ! Là, sur le dossier !
Sophie : Mon dieu, comment est-ce possible ?
Elle l’ouvre et le vide sur la table. On voit pêle-mêle un porte-monnaie, un calepin, un crayon, une dizaine de boîte de médicaments et un papier, que Sophie déplie et lit à voix haute.
Sophie : « Excusez-moi. Je n’ai pas eu le cœur de le garder. Vous en avez bien plus besoin que moi. Bonne chance. Jérôme. »
La lumière s’éteint.