Les Z'horrifiques à la ferme
Avec le comte Dracu de Basse-Fosse, la sorcière Ganaëlle, le fantôme Stanislas, la duchesse Lémura, Baphomette la teenage sorcerette, le domestique Quasimodo Manontroppo, etc.
Les Z’horrifiques ont eu l’idée
De faire leurs calembredaines
Chez leur vieux cousin Mac Habée,
Dans La Fermentée, son domaine.
Ganaëlle : Dites, ça s’écrit pas en deux mots, la « ferme hantée » ?
Stanislas : Dans le pré, c’est pire ! Il est écrit « Ferme entrée, défense d’hanter » !
Old Mac Habée, le vieux fantôme,
Goûte des fleurs digitalines.
Sur le seuil, sous son toit de chaume,
Il les mange par la racine.
Mac Habée: Par Saint Mildiou, v’là les citadins ! Alors, Dracu, on en avait assez de la vie au Manoir ?
Comte Dracu : On voulait surtout respirer les odeurs de putois mort et de fouine écrasée. Ces bonnes fragrances naturelles, ça manque, chez nous !
Quasimodo, nonchalamment,
S’appuie contre une meule de foin.
Le résultat est surprenant :
La meule gifle le larbin.
Baphomette : Hihihihi, merci pour ce gag, Quasimodo ! C’est pas une meule de foin, c’est la cousine Mac Habée.
Lémura : Elle a grossi et elle néglige son coiffeur, mais c’est bien elle.
Messires Vautour et Hibou
Sont du voyage, c’est fatal,
Bien qu’ils éveillent le courroux
De Drap-Moisi, l’épouvantail.
Vautour : Ne nous étranglez pas comme ça, M’sieur l’épouvantail ! On n’est pas des oiseaux chapardeurs, juré !!!
Hibou : Vraiment, ça, c’est nouveau ! Etre suspecté de vol par un homme de paille…
Bien sûr, nos très chers Z’horrifiques
Veulent donner un coup de main.
Cousin Mac Habée leur indique
Quelques tâches du quotidien.
Mac Habée : Baphomette, tu peux aller ramasser les oeufs des vachorribles ?
Baphomette : Yes ! Et je peux aussi traire les poulideuses.
Quasimodo, très besogneux,
Va nourrir les cochonatroces.
Leur groin crache flammes et feu,
Leurs dents sont défenses de morse.
Vautour : Les cochonatroces aiment bien Quasimodo, dirait-on !
Hibou : C’est leur chaînon manquant, je pense…
Ganaëlle offre un steak saignant
Au canardaffreux, qui le croque,
Tandis que Lémura apprend
L’art dramatique au monstrocoq.
Lémura : Je lui ai enseigné le cocorico meurtrier et le cocorico agonisant.
Ganaëlle : Apprends-lui le cocorico du satyre frénétique, ça fait craquer les filles.
Au champ, Stanislas et Dracu
Voient leur attention attirée
Par une silhouette connue :
Leur Grande Faucheuse adorée.
Stanislas : Vous ici, belle squelettique ! Quelle joie de vous revoir !
La Grande Faucheuse : Oui, c’est la morte saison, alors, à toutes fins utiles, je viens aider Mac Habée à faucher les blés…
Pendant que les cochonatroces
Rongent des ossements humains,
Baphomette, d’un pas véloce,
Accourt, brosse à dents à la main.
Baphomette : Je viens de nettoyer les dents des poulideuses.
Mac Habée : C’est bien, Baphomette ! Mes cochonatroces terminent un huissier.
La famille a travaillé ferme
Et prend un repas bien gagné.
Comme le veut la vie de ferme,
On dit les grâces avant dîner.
Mac Habée: Saint Phylloxéra, daigne parasiter la nourriture que nous allons prendre.
Lémura : Quand j’étais au pensionnat, chez les nonnes sanglantes, on récitait cette prière en ostrogothique.
C’est le moment de repartir.
Les invités disent bonsoir.
Un fiacre et son cocher vampire
Vont les ramener au Manoir.
Quasimodo Manontroppo : Excusez-moi, Monsieur le Comte… Le cousin Mac Habée voudrait nous offrir le dernier veaupabeau de sa meilleure vachorrible, pour nous remercier.
Comte Dracu : Ah… Euh… Et il a quelle hauteur, ce bestiau ? On va sûrement devoir se serrer, dans le fiacre.
Le veaupabeau, sur les genoux
De Ganaëlle et Stanislas,
Ses grandes ailes autour du cou,
Assurément, prend de la place.
Vautour : J’ai une question, Hibou : ça mange quoi, un veaupabeau ?
Hibou : On le saura peut-être en voyant qui manque à l’arrivée, mon cher Vautour !